Immersion dans la peinture chez Franck Elbaz.
Dominique Renson explore le thème de l'identité et par là même le trouble qui agite ses modèles. Elle présente une série de toiles intitulées «Créatures» dans laquelle elle explore l'énergie des corps humains enfermés dans l'exiguïté d'une boîte.
La toile de Renson forme cette boîte. A l'intérieur, les personnages représentés en taille réelle essayent de s'y faire une place, s'adaptant à la pauvreté de l'espace. Certains en jouent avec bonheur, tentant des pauses sensuelles ou délicates. D'autres perdent leurs repères et livrent une fragilité grave qui nous renvoie brutalement à notre situation de voyeur.
Avec Dominique Renson, le tableau n'est plus cette fenêtre ouverte sur le monde. Au contraire, il en offre une vision raccourcie, centrée sur la présence dramatique d'un personnage isolé. Le tableau ouvre dès lors la brèche à une contradiction qui parcourt finalement une grande part de l'histoire de l'art : il est tout à la fois ce territoire dévolu à la liberté du peintre et à l'enfermement du modèle. Puissance du démiurge d'un côté et soumission de l'autre.
Dominique Renson prolonge la métaphore en poursuivant l'identité de ses modèles, ces «créatures», comme elle le dit, des hommes aux penchants transsexuels, projections à peine voilées de son propre personnage, des hommes qui lui sont proches et qui occupent son quotidien.
Mais cette quête d'identité a-t-elle un sens lorsque le sujet subit la contrainte de l'enfermement? Le traumatisme produit-il l'ouverture du modèle ou bien provoque-t-il chez lui la pause, voire le «surjoué»?
Le résultat semble en effet un peu factice quant à la découverte de la psychologie des personnages, trop souvent plantés dans un rôle de composition, et répétitif dans le propos.
De tout cela, il reste un travail de peintre convaincant dans la mesure où il permet d'interroger l'ouvrage, le médium en tant que tel, et bien sûr les rapports entre l'artiste et le modèle, la lumière et son ombre.